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« Wow, t’es chanceuse que ta fille te suive sur les événements! »

par Isabelle Desjardins-David

Je l’ai souvent entendu cette phrase, et oui, je suis consciente de ma chance! Ma fille est présente dans mes événements de course, comme je le suis pour elle au quotidien. Ma chance, je l’ai fait en intégrant ma fille dès son plus jeune âge à mon implication et ma passion pour la course en sentier.

Figure 1, Bromont, 2011

Ça s’est fait progressivement, comme devrait l’être la course et l’entraînement qui vient avec! Pour ça, c’est bien vrai, je veux participer, pas compétitionner! Papa et maman m’encouragent sans me forcer à les suivre. J’ai ma place avec eux et mes propres intérêts.

J’ai parfois peur quand ma mère me propose ses idées, ses folies de grandeur! Quoiqu’une fois que je les ai accomplies, j’en suis très fière! À 7 ans, j’ai réussi à atteindre le sommet du Mont Marcy à ma troisième tentative. Mes parents ont été à l’écoute; à ma deuxième tentative, on était très proche du sommet, mais j’étais épuisée. Ma mère est restée avec moi, toute souriante, à me féliciter en redescendant tranquillement. Lors de notre longue randonnée en Nouvelle-Zélande, on a préféré rallonger d’une journée pour profiter plus du site, c’était magique!

Sommet du Mont Marcy, NY, 31 mars 2018

Randonnée Nouvelle-Zélande (Tongariro), janvier 2019

Devenir parent vient avec son lot de défis et de questionnements. D’autant plus que chaque enfant est unique et chaque parent l’est tout autant

Lorsque j’ai eu ma fille, je n’ai pas fait exception!

  • Que faire pour la rendre autonome, fière et responsable?
  • Que dois-je faire pour qu’elle s’épanouisse, se réalise?
  • Comment la laisser faire ses expériences tout en l’encadrant suffisamment?

Et la liste serait encore longue! Ma priorité a été mise sur la qualité de ma relation avec elle. La complicité que l’on peut développer avec ses enfants tout en demeurant le parent; un équilibre délicat! Je suis une personne très impliquée, et j’ai le bonheur d’avoir trouvé des organisations où ma fille peut également trouver sa place.

UTHC 2019, fermeures 5 k

QMT 2021, fermeures sur le 6k

N’avoir qu’un enfant aide probablement à la très belle relation que j’ai avec ma fille. Je lui consacre temps et énergie en l’embarquant dans mes folies et en la suivant dans les siennes. Tout est dans la réciprocité! J’ai mes intérêts, elle a les siens et nous en partageons de nombreux.

Ma mère est toujours impliquée dans mille-et-un projets et elle a fait en sorte que je veuille la suivre! J’adore donner un coup de pouce dans les cuisines et fermer les parcours de trail avec elle!

Malgré le fait que je sois plus sage qu’elle, elle réussit souvent à me corrompre, comme lorsqu’elle m’encourage à sauter dans tous les trous d’eau et de bouette pour revenir le plus sale possible…

Petite anecdote… La fois où elle m’a convaincue de faire un triathlon puisqu’elle voulait faire plus de vélo et que pour voir son départ, je me suis tellement dépêchée que j’ai eu la surprise de terminer sur le podium pour son plus grand bonheur!

Triathlon Saint-Lambert, juillet 2016

C’est notre relation mère-fille à elle et moi; elle est unique en fonction de nos réalités, de nos intérêts et de l’importance qu’on y accorde. J’en suis comblée et fière puisque ça me correspond!

Elle m’a « pacée » et a été membre de mon « crew » à de nombreuses reprises, et c’est maintenant elle qui me demande de la pacer! Bon, comme les pacers ne sont pas autorisés sur les distances qu’elle choisit actuellement, je l’accompagne volontiers!

Alps2Ocean, Nouvelle-Zélande, février 2019

 

Chute du diable, septembre 2016 (3k)

Un autre membre essentiel de notre famille est mon célèbre monsieur B! Mon fidèle ourson nous suit partout, je lui ai même fabriqué des vêtements sur mesure dont un magnifique chandail du TransVallée! Que ce soit dans les courses, lors de pacing ou lorsqu’on se retrouve en famille, il nous accompagne!

Plusieurs autres beaux défis nous attendent! Cet été, en famille (le papa y est souvent aussi!), nous avons prévu parcourir les 440 km de la Long Trail qui traverse le Vermont du Massachusetts au Canada en randonnée autonome. Je suis un peu déçue que ma Joanie ne puisse pas me pacer pour le 125 km de Harricana qui suivra, la distance à couvrir est encore trop grande pour elle (elle fait dire que c’est elle la plus triste…). Elle pourra se reprendre en avril 2024 pour mon premier 100 miles si mes hallucinations ne l’effraient pas trop!

Un texte écrit en collaboration avec ma fille, Joanie!

Un texte écrit en collaboration avec ma mère, Isabelle!