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Courir la Californie

Passer d’un ‘’crackhouse’’ au Half Dome et puis au Golden Gate (À lire en écoutant California de Phantom Planet)
par Audrey Cunningham et Justine Gagné

Jour du départ (1) :

Enfin le grand jour! Nous étions toutes les deux particulièrement fébriles de quitter le pays et d’entamer notre périple de course en Californie. Peu de temps suffit toutefois pour nous « péter » litéralement notre bulle. C’est directement à l’aéroport Jean Lesage qu’on constate que notre voyage va coûter légèrement plus cher que prévu. N’ayant pas suffisamment examinées les conditons requises d’entrée aux États-Unis, nous devions passer un test rapide covid (malgré le fait qu’on l’a bel et bien contracté dans le dernier mois) et dieu sait qu’à ce moment, les tests n’étaient pas donnés! Mais, thank god, il y a un autre avion dans quelques heures et rien ne nous empêchera de franchir les douanes américaines aujourd’hui! Alors, sortons le portefeuille pis commençons à courir tout de suite, entre autres après notre avion!

Aucune embuche pendant le vol, y’a au moins ça! C’est à notre arrivée à San Francisco que les choses se gâtent. On décide de se réserver un Uber pour se rendre à notre hôtel (à noter ici qu’on a dû changer notre réservaCon d’hôtel dû au délai de notre vol). Audrey ne se casse pas trop la tête à lire les reviews d’hôtel et choisit celui pas trop cher, à proximité de notre pick up van du lendemain. Ce qui semble, à cet instant, être la bonne chose à faire. Mine de rien, ça fait presque 24h qu’on est éveillées, pas besoin de spécifier qu’on a hâte d’aller se coucher! Galérant avec la prise du Uber, on change d’idée et on embarque dans un taxi. Mais finalement, un taxi à San Francisco, ce n’est pas donné, et ça s’adonne que ce budget-là, bien il a déjà été flambé dans un test covid. On en ressort donc aussitôt pour ensuite tenter de comprendre, veux-tu ben me dire, où est-ce qu’on le prend cet Uber-là? Entre temps, Justine oublie son cellulaire dans le taxi. God please, un break ??? Elle court (encore) vers le taxi et réussit à l’extirper d’un homme qui l’avait à la main. On finit par comprendre qu’on n’est pas sur le bon étage et notre Uber nous amène enfin à notre motel. Audrey, t’aurais dû lire les reviews. Dès notre entrée à la réception, on constate la surprise sur le visage de la dame à l’accueil: mais qu’est-ce que deux jeunes femmes font ici à 23 h du soir, à venir loger dans ce qui semble être un crack house. Pleines d’orgueil, on check-in pareil! Rendues à la chambre, la lumière n’ouvre pas, c’est sale, c’est louche et d’après Audrey, y’a surement un cadavre dans la pièce. Un simple, « OK, je ne me sens vraiment pas bien » de Justine fait en sorte qu’on se fait rembourser, on trouve un hôtel sécuritaire, puis on dort, enfin! Quelle première journée mais au moins, on est vivantes!

Hayward (2) :

Tout va bien ceHe journée-là, on court le matin en découvrant un peu la ville, on se rend sur le bord de l’eau, c’est plaisant, on s’amuse et on conclut avec un 13 km tranquille. Par la suite, on récupère notre Campervan, on fait l’épicerie et on prend la route direction Yosemite!

Course découverte à Hayward.

Yosemite (3-4-5) :

Fidèles à nous-mêmes, nous n’avions pas vraiment prévu nos hébergements à partir de Yosemite, on s’était simplement dit qu’on allait se trouver un endroit en temps et lieux. Ça s’adonne que les lieux étaient pas mal complets et que Yosemite, au mois de mai, c’est très populaire! Donc, pas le choix, la noirceur s’est installée, pis y’a pas de place. Espérons que notre première nuit illégale dans le parking ne nous coûtera pas une amende!

Notre beau Campervan avec El Capitan.

Jour 4 : Pas de surprise au réveil, Hallelujah ! On se prépare pour aller courir un plus ou moins 8 km, selon nos lectures. C’est à partir de cet instant qu’on réalise que nos évaluaCons de course quotidienne seront complètement erronées. Jour 3 : 18 km, 1100m de dénivelé dans une chaleur surprenante pour un mois de mai! Mais que dire des vues! C’est splendide! C’est entre autres ceHe splendeur qui nous pousse à conCnuer à avancer, malgré le fait que nos réserves de nourriture et d’eau sont à sec! On se rend finalement à l’évidence, on ne pourra pas tous les faire, les senCers ! On rebrousse donc chemin, V1000 jusqu’en bas parce que 1100 m de D+ c’est aussi 1100 m de D-! YAHOO! On n’a pas encore de site de camping pour la deuxième nuit. Mais la chance est de notre côté ceHe fois-ci, Justine connait deux joyeux lurons qui visitent Yosemite en même temps. On profite donc de l’occasion pour leur demander leur permission de camper sur leur site et pour la troisième nuit, on réussit à avoir un emplacement, très légal celui-ci.

Audrey vagabondant sur les trails

Justine devant la vue sur le dôme après le 1100 m de D+.

Jour 5.  On débute notre ascension vers Nevada fall. Ayant prévu davantage le coût en termes d’approvisionnement et réaliser en cours de route qu’on est sur le chemin du dôme (la planification ce n’est clairement pas notre fort), on décide donc de le faire. Notre journée se transforme au fil des heures en jour choc pour le QMT qui s’en vient pour nous début juillet. À part un serpent à sonnetie, rien de bien tumultueux n’a croisé notre route. On s’imprègne des paysages pour enfin redescendre et courir dans la vallée. 40 km et 1500 m de dénivelé positif, ça mérite un bon lunch sur le bord de l’eau, avec une vue imprégnante sur El Capitan (Justine, fan d’escalade ici, trippe bin raide)!

Vue du haut de la Nevada Fall.

Vue à l’approche du sommet du Dôme.

Vue sur le dôme à partir de la vallée.

Audrey qui contemple la magnifique vue sur El Capitan en buvant son Seltzer.

Le lendemain, c’est le départ pour le Parc national Sequoia. Quelques heures de transport sont prévues, alors une journée de congé de course ne nous fera pas de tort !

Sequoia NaLonal Park (6-7-8) :

Jour 6, la saga de la mauvaise organisation de Justine et Audrey se poursuit. Chanceuses comme nous sommes, c’est un long congé de fin de semaine et évidemment, tous les campings sont pleins! Y aller au jour le jour, c’est bien plaisant, mais ça amène bien des casse-têtes! On finit par se trouver un camping bien sympa à l’extérieur du parc. Le propriétaire ne nous le fait pas trop cher, il y a une petite plage et un beau coucher de soleil, on boit des petits seltzer, et on est bien contentes! Le lendemain maCn, on fait une petite course au lever de soleil avant de se rendre au parc naConal.

Jour 7. On réalise rapidement qu’il fait considérablement plus froid qu’à Yosemite. C’est parce que, oui, le Séquoia Park, c’est à 2000 m d’altitude. Non, on ne l’avait pas lu ce détail, puisqu’à la base, on était censées aller au lac Tahoe, mais on a annulé pour cette même raison. Bref, on est toujours bien des québécoises qui vivent l’hiver! On s’habille donc plus chaudement, on gambade à travers ces colosses d’arbres, on s’émerveille devant des oursons et leur maman (pas d’attaque ici, rassurez-vous!) et on conclut notre course autour d’un superbe lac. Une journée de 15 km environ (Sequoia trees et Hume Lake). Mine de rien, on n’a pas encore de camping pour cette nuit, qui s’annonce relaCvement froide! Pas le choix, on doit ressortir du parc pour redescendre en alCtude, on n’est vraiment pas équipées pour dormir à -5! Eh oui! On va le péter notre millage inclus dans la locaCon!

Audrey qui contemple la magnifique vue du Hume Lake.

Jour 8. On reprend la route et on va courir au Kings Canyon NaConal Park (sensiblement au même endroit), proche du Grant Grove village. Encore une fois, nos déplacements en valent plus que la peine. La route est sinueuse et les paysages magnifiques, Audrey trippe vraiment à conduire! Arrivées à destination, on fait finalement un 16 km perdues dans le bois, rien de ben impressionnant en termes de vue, mais cette course nous permet d’aHeindre le 100 km, notre plus grosse semaine à vie! Maintenant, direction la mer!

Big Sur (9-10-11)

Jour 9 : On relaxe à la plage, on fait la route 1 et c’est magnifique! Exactement comme dans les souvenirs à Audrey, qui tenait particulièrement à faire voir cette route typique de la Californie à Justine.

Route 1 – Big Sur.

Big Sur.

Big Sur.

Jour 10. De retour sur nos pattes! On se lance dans la Pine ridge trail qui est dans le Pfeiffer Big Sur State Park, environ un 16 km avec 600 m de dénivelé positif. On ne croise presque personne, sauf un monsieur avec son chien, qui surprit vivement Audrey, la propulsant quasi dans le précipice! Il nous confirme que cette route est très longue et que le gros de la vue, il est là ou à une quinzaine de km encore. En gros, c’est le même très beau paysage tout le long. On retourne donc sur nos pas en mode DAR élevé ! (Degré d’acceptation du risque en descente, terminologie fréquemment utilisée au club).

Vue de fou sur la Pine Ridge trail.

Jour 11. Nous avions aussi un objectif au cours de ce voyage : courir et voir la mer! Alors, on choisit le senCer Doud peak dans le Garrapata State Park. Pas besoin de mentionner qu’on n’est pas déçues! Les fleurs sont innombrables, l’eau bleue est à perte de vue et le sentier est particulièrement plaisant à

courir. On rallonge le tout en courant sur le bord de l’eau, ce qui nous donne 14 km et 700m de dénivelé. Les jambes commencent à le sentir et la nostalgie s’installe tranquillement, puisqu’on doit prendre la route pour San Francisco. Notre retour au pays approche à grands pas.

Doud peak trail avec l’eau à perte de vue.

Trail sur le bord de l’eau.

Deux jeunes femmes bin contentes de leur aventure !!

Dernière journée : San Francisco (12)

Pour donner suite à une nuit plutôt bruyante et parsemée de coups de feu (c’est wild San Francisco), on enfile nos chaussures de course et on part à la découverte de la ville. DirecCon le Golden Gate, rien de moins! Cette course urbaine nous sort de nos sorties antérieures de sentier où le calme était au rendez- vous. La ville, ça bouge et c’est stressant un brin! Mais au moins, y’a de la diversité culinaire (e camping c’est ben plaisant, toutefois, c’est limité au niveau des repas). On en profite donc pour se gaver, magasiner et visiter les endroits réputés. Une belle dernière journée pour conclure le voyage, avec 26 km au compteur et quelques ampoules pour Justine!

Audrey sur le Golden Gate bridge.

Notre retour à Québec se déroula autant dans l’adrénaline qu’à l’aller. Notre vol ayant du retard, on a dû courir comme deux dingues dans l’aéroport afin de ne pas manquer notre correspondance. Nul besoin de mentionner que les bagages eux, n’ont pas suivi! Vous vous demandez sûrement, malgré toutes ces embuches, le referiez-vous ce voyage, les filles? Eh bien OUI! Sans aucun doute! On est revenues brûlées, certes, mais la tête pleine de souvenirs, des kilomètres plein les pattes et quelques leçons de logistique dans la poche!

On est déjà prêtes pour la prochaine aventure...!