11 septembre 2020, direction UTHC.

C'est arrêté à une halte routière, tout près de Baie St-Paul, que le tout a commencé.

Ma gang et moi apprenons en direct que la diagonale des fous est annulée à cause de la pandémie. Loin d'être le genre de personnes qui se laissent abattre par les mauvaises nouvelles, nous avons pris la décision d'évaluer les possibilités que cette pandémie nous amenait. C'est aussi lors de ce weekend que j'ai fait la rencontre de Karine. Cette dernière a eu le courage de m'adresser la parole la veille de sa course pour me demander quelques conseils sur son 65km...

Un mois plus tard, comme plan B, ma gang et moi étions dans les montagnes de l'ouest canadien. À cette époque, seuls les voyages au Canada étaient autorisés, donc la décision n'a pas été difficile à prendre. C'est dans l'avion en direction de Calgary que j'ai appris à ma gang que je venais de rencontrer une fille... Celle qui s'était pointée à notre chalet de l'UTHC et que je n'avais présentée à personne. Haha !!

Nous avions un VR pour trois semaines et notre message a toujours été clair : il y a toujours de la place si quelqu'un veut se joindre à nous. Étonnamment, quelques personnes ont répondu à l'appel ! Et finalement... Karine. Qui s'est payé un billet d'avion le jour de sa fête et qui plongeait tête première dans un VR rempli d'inconnus ! Heureusement, elle a été acceptée dès le début !

De retour au Québec après trois semaines incroyables, je pouvais maintenant dire que je comprenais ce que tout le monde racontait à propos de l'ouest. Il m'a fallu très peu de temps pour me faire à l'idée que j'aimerais vivre dans un village de montagnes. Et pour un gars qui est resté 30 ans dans le même patelin et qui travaillait depuis 15 ans au même endroit, c'est big. Il ne s'est pas passé beaucoup de temps avant d'en parler à Karine. Celle-ci, les étoiles dans les yeux, était plus que partante. Deux mois après notre voyage en VR, nous commencions déjà à rêver aux possibilités de déménagement et quelques mois plus tard, à considérer le tout plus sérieusement dans le plus grand des secrets. 

 

Septembre 2021. Finalement, une année s'est écoulée. Nous étions de retour au weekend de l'UTHC (cette fois-ci Karine et moi dans le même chalet haha !!). À peine une semaine plus tôt, nous avions signé un bail dans les Rocheuses, à Canmore, à l'entrée du parc national de Banff! Tous mes amis étaient réunis, mais encore une fois, nous avons gardé le secret pour ne pas chambouler leur weekend de course. Et c'était la bonne décision.

…

Nous avons choisi Canmore, car c'est le premier village avec lequel je suis tombé en amour. À 1350 m d'altitude, Canmore est aussi un corridor clé pour les animaux voyageant de Yellowstone jusqu’au Yukon. C'est l'un des derniers écosystèmes de montagnes intacts au monde. C’est un endroit qui amène donc beaucoup d'éléments nouveaux à nos vies. Par exemple, ici, la simple mangeoire à oiseaux est interdite car cela attire les ours. Cela en dit long... Il n'y a pas une journée où je ne croise pas un animal sauvage et nous en sommes émerveillés chaque fois. Mais il faut toujours avoir en tête que nous sommes chez eux. Et non le contraire. Canmore c'est aussi : les rivières translucides, les lacs turquoises et aussi des sommets de montagnes de plus de 3000m tout près de la ville… Le réseau de trails est hallucinant et fait partie de la vie courante des résidents. C'est un vrai paradis. Le plein air fait également partie de la mentalité de la région. Grimpeurs, skieurs, cyclistes, randonneurs, coureurs, ici tout le monde partage le même terrain de jeu. 

Mais pourquoi êtes vous déménagés ?

Non, nous n'étions pas tannés du Québec !

Pour ma part, j'avais besoin de changement professionnel. Sans le savoir, Karine m'a fait réaliser que je serais plus heureux en changeant d’emploi. Donc le timing était bon. J'ai travaillé 15 ans dans une usine sans fenêtre et maintenant, chaque jour, le travail m'amène au travers des montagnes et à échanger avec des gens de partout à travers le monde. Je vis un rêve. Il n'y a pas de moment parfait, mais le fait que nos parents soient en bonne santé aidait aussi à notre décision. J'avais aussi le besoin de vivre une nouvelle expérience et goûter la vibe d'un village alpin !

Et nous ne sommes pas les seuls dans cette situation. La vaste majorité des personnes que nous rencontrons viennent d'une autre partie du globe. Plusieurs sont venus en solo, mais un grand nombre sont aussi venus en famille avec de jeunes enfants.

Évidemment, nous passons la majorité de nos temps libres en trail ou en montagne à la découverte de paysages grandioses. Les possibilités sont infinies. La difficultés des ascensions et le terrain particulier avec ses ridges et ravins nous a aussi amené à porter une attention particulière à chacune de nos sorties. Toujours vérifier la météo en bas, mais surtout en altitude, le risque d'avalanche, le signalement de grizzlys, les fermetures, etc. Pas question de quitter la maison sans du répulsif à ours. Ils sont partout ! 

 

Nous avons trois courses à l'agenda au courant de l'été et une feuille pleine de projets personnels sur notre réfrigérateur... 

Notre bail prend fin le 1 janvier 2023.

... Ou, qui sait ?